Un clown dans un champs de maïs – Adam Cesare

Entre hommage aux classiques de l’horreur et massacre d’adolescents, Un clown dans un champ de maïs se pose en agréable slasher littéraire qui régalera les amateurs du genre.  

Je fondais énormément d’espoir sur ce roman, en amoureux du slasher à la Vendredi 13 ou Scream, et chaque page que je tournais me régalait. Mais avant d’aller plus loin, et si je te faisais un point sur ce que j’aime dans ce genre justement ? C’est parti pour un point culture ! 

Le slasher, c’est avant tout originaire du verbe anglais to slash qui signifie couper ou taillader. Il désignait donc à l’origine un genre dans lequel un gentil petit enfant giflait ses parents à coups de marguerite. PAS DU TOUT. Il désignait un récit dans lequel un tueur masqué massacrait des adolescents à grands coups de couteaux dans leur gue… bon, tu as saisi l’idée.  

Originellement, le premier slasher officiel est Psychose, d’Alfred Hitchcock. Et il y a eu une grande prolifération de représentant du genre (idée de jeu : chaque fois que tu lis le mot ‘’genre’’, tu bois un coup. Si tu es bourré/si tu as envie de pisser avant la fin de l’article, tu as perdu !) jusqu’à son lent déclin vers le début des années 80. Il faudra attendre Scream pour que le genre (+1 gorgée) revienne un peu sur le devant de la scène. Fin de l’intermède historique.  

Pour moi, donc, le slasher reste ce genre (+1 gorgée) jubilatoire où tout le monde prend cher et où on a un tueur qui rivalise d’ingéniosité pour faire du mal. Mais il ne faut pour autant pas que ça devienne incongru. J’aime cet équilibre fragile entre le film qui n’est pas prise de tête, mais qui garde en même temps tout son sens. On sait que le tueur est là, on ne sait juste pas qui il est (classique, me direz-vous). Le slasher, comme tous les autres genres (+1 gor*hips*gée) possède également ses propres codes. Tout dépend d’une mauvaise action commise par un groupe d’adolescent, dont le tueur est au courant. Ceci ayant conduit à une mauvaise expérience le conduisant à assassiner les fautifs.  

Surprise, Un clown dans un champ de maïs coche toutes les cases. Y compris les clichés de la bande de potes qui contient la vierge effarouchée, le bad boys que se disputent les filles du lycée, le sportif pas forcément réfléchi… Et tu sais quoi ? C’est un régal.  

Et même au-delà de ça, le roman est un (presque) vrai slasher. Presque parce qu’utiliser un flingue dans le processus, c’est contraire au genre (+1 gorgée) et que *hips* il n’utilise donc pas qu’un couteau. Mais plus je lisais *hips* ce roman, et plus j’avais l’impression d’être au cinéma, avec mon sac de pop-corn attendant que le massacre se lance.  

Mais l’auteur prend son temps. Il installe son intrigue, pose ses personnages, sans se presser. Comme s’il savait que, dans un slasher, l’attente faisait du bien quand il s’agissait de taper fort derrière. Et pendant ce temps, il coche toutes les cases, déroule gentiment ses codes et permet à son roman de construire de solides fondations pour le carnage à venir. Dans cette lente, mais nécessaire première partie, on y retrouve la « mauvaise action ». Une mort accidentelle, qu’il aura pour mission de connecter au reste.  

Il faudra attendre ensuite une centaine de pages (108, je crois, pour être exact) pour que tout cette poudrière explose. Disséminant des indices sur l’accélération des choses (comme une présence accrue de clown histoire de mettre autant de menaces potentielles en jeu), dès le premier meurtre envoyé, ça ne s’arrête plus. Et vas-y que ça tire, ça tranche, ça découpe, ça fait griller de la jeunesse façon méchoui… Un vrai régal pour un amateur, te dis-je. Et sans jamais perdre le rythme, Adam Cesare nous livre un joyeux bordel qui ne s’arrêtera pour offrir un peu de répit que très rarement jusqu’à la révélation finale. Ce qui reste d’ailleurs intéressant, car le récit sait également réserver quelques surprises avant celle-ci.  

Pour finir, et sans qu’il soit exempt de défaut (pourquoi en faire une suite ? Elle est très bien cette fin !) Un clown dans un champ de maïs est un (presque)-vrai slasher dans la plus pure lignée du genre (+1 gorgée). A la fois divertissant, réfléchi et jubilatoire, il se révèle être une très bonne lecture et BORDEL, FAITES-EN UN FILM ! 

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