Te tenir la main pendant que tout brûle – Johana Gustawsson

Ma découverte de Johana Gustawsson date d’il y a quelques années déjà, au festival Quai du polar de Lyon. C’était mon premier festival littéraire et, sans trop m’avancer, je pense qu’elle est l’une des premières auteures dont j’ai eu la dédicace.

Au-delà de découvrir un nouveau monde, je découvrais une nouvelle forme de curiosité. Pas seulement celle de se fier à une quatrième de couv’ mais aussi celle de voir la passion dans le fait de vendre ‘’son‘’ livre.

Si ‘’block 46‘’ m’avait laissé un bon souvenir, le retard s’est accumulé, mettant de côté la lecture de la suite de cette saga. Aussi quand son nouveau roman sorti s’est avéré être un one-shot, il est monté dans le haut de la wishlist/PAL et sitôt que j’ai pu me le procurer à ma bibliothèque, j’ai tenté de l’attaquer.

Aujourd’hui je vous parle de ‘’Te tenir la main pendant que tout brûle‘’ de Johana Gustawsson.

Différent de mes souvenirs…

Premier point à noter, plus la lecture avançait, et moins ça collait à mes souvenirs de l’auteure. On sort de l’ambiance nordique suédoise pour entrer au Québec. Puis, second point, on sort également du roman d’enquête classique pour entrer dans un roman choral mêlant les époques de trois personnages. Malgré ces deux points divergents de ce que j’avais précédemment lu, l’histoire se met en place suffisamment rapidement pour happer le lecteur dans son monde. Les personnages sont très différents de ce que je me rappelais d’Emily Roy mais pourtant chacun d’eux à son charme, de la mère en recherche de ses deux filles disparues à cette mère un peu débordé par le nouveau-né, en passant par cette femme ayant massacré son mari. Chacune d’elle possède sa voix, qui porte sur la durée nécessaire à son impact. Pas de longueur superflue, et si la partie de Maxine me paraissait être la plus longue, c’est parce qu’elle l’est. Mais pour une bonne raison. Tout le roman se passe ici de nos jours, mais découle de l’avant. L’influence du passé devient une donnée non négligeable à mesure que le temps avance, et que les pages défilent.

Mais qu’est-ce que c’était bon !

Si ce roman me semblait différent, il reste une constante que j’ai retrouvé avec grand plaisir, c’est le style extrêmement fluide de l’auteure. Pas de superflu, ni de surenchère gratuite. Elle se contente de dérouler l’histoire avec ce qu’il faut d’indice et de description pour simplement s’immerger dans l’instant. Et Johana Gustawsson parvient avec ça à tisser une toile dans une histoire où tout semble mystérieux, et où les liens se dévoilent petit à petit. Si certains parallèles peuvent être fait assez rapidement, la fin du roman livre un bon twist comme je les aime, remettant en perspective tout ce que le lecteur aura lu jusque-là. J’ai vraiment aimé ce roman sur tous les aspects. Mêlant habilement les codes du fantastique, du mystique et du thriller, chaque époque contient sa propre ambiance et participe à l’épaississement du mystère, le tout me laissant harponné par une intrigue dont je ne voyais pas le bout ni comment on pouvait y arriver.

Le mot de la fin

Ça fera partie de ces moments où je me demanderai pourquoi j’ai mis de côté une auteure qui a su m’alpaguer durant 350 pages. Parce qu’être capable de me faire avaler plus de 300 pages en moins de 48h, ce n’est pas quelque chose d’anodin. Ici, l’envie de renouer avec cette auteure avait pris le pas sur la curiosité de l’histoire. A grand renfort de chapitres courts et de gros cliffhangers, Johana Gustawsson signe un très bon thriller que je ne peux que vous encourager à lire et me donne une nouvelle définition du mot page turner.

De mon côté, et vu qu’il est temps que je m’y remette visiblement, je me prépare à attaquer la trilogie Emily Roy en reprenant du premier.

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